A partir du 3 juillet 2021, le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain présente Tomorrow’s Shelter, une exposition de Didier Fiúza Faustino.
Prenant acte de l’irréversibilité du changement climatique, Didier Fiúza Faustino imagine des structures habitables qui permettront à l’humanité de se déployer dans ce nouvel environnement : les abris de demain (Tomorrow’s Shelter).
Artiste et architecte, Didier Fiúza Faustino vit et travaille à Paris et à Lisbonne. Il enseigne l’architecture depuis 2011 à la AA School de Londres.
Une achitecture post-apocalyptique
Tomorrow’s shelter envisage la façon dont l’homme vivra, habitera, se déplacera une fois que les effets du changement climatique seront tangibles. Le projet de rapport du Giec paru en juin 2021, programmant l’échéance en 2050.
Températures extrêmes, montée des eaux, extinction d’espèces : quelle architecture en réponse à ce changement de paradigme ?
En rupture avec les grandes orientations architecturales des derniers siècles, les modules de Tomorrow’s Shelter évitent la lumière. Coupées du monde extérieur, ces structures fermées invitent au replis.
Comme des forteresses impénétrables sans fenêtres, étanches aux éléments, les dispositifs de Didier Fiúza Faustino, sont composés de fondations et de plateformes. Les premières accueillent des cellules individuelles d’habitation, tandis que les secondes constituent les espaces communs de vie et d’activités pour les réfugiés climatiques de demain.
Hors d’état de nuire
« Ce qui m’intéresse depuis longtemps, c’est une espèce de dichotomie entre l’architecture et l’espace ».
( Le journal des Arts, n°403, dec 2013 . janv. 2014)
Ces architectures protectrices traduisent l’impossible cohabitation entre l’homme et la nature. L’échec se solde par la mise en isolement de l’homme.
Il faut le soustraire à la nature derrière des murs impénétrables, préserver l’environnement de ses activités destructrices et proposer un nouveau modèle relationnel bilatéral. C’est le fil d’Ariane qui nous guide dans les labyrinthes sans fin de Tomorrow’s Shelter. Bien que coupés du monde extérieur, les corps ont toute la liberté de se déplacer. L’homme sera-t-il cependant capable de renoncer à jamais à sa soif de conquête, à son besoin de contrôler et d’exploiter l’environnement ?
L’exposition au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain, montre six modules sur les 125 existants, sous la forme de maquettes à l’échelle 1/50e. Elle présente également la vidéo (G)host in the (S)hell réalisée en 2008 et s’accompagne d’une publication intitulée Tomorrow’s Shelters, aux éditions Pierre Bessard.
Commissariat : Christophe Le Gac