« Les œuvres, les peintures que nous produisons sont comme des masques qui invitent à regarder au-delà. »
La Conférence du Jeu de Paume, 1996
La musique est l’un des fils d’Ariane de l’œuvre de Art & Language depuis leur rencontre avec Mayo Thompson en 1974 jusqu’à aujourd’hui. La musique en tant que langage, en tant que forme d’expression polyphonique, à même de traduire les différentes voix du collectif, est une matrice sans cesse renouvelés.
Qu’elle soit un tremplin lors de la conception d’une œuvre ou qu’elle fasse œuvre tout court, la musique sous toutes ses formes est là, à tel point que certaines œuvres semblent être de véritables partitions de musique.
Le rapport à la musique est abordé de manière complète et sans restriction de genre ou de pratique. L’écriture du livret d’opéra Victorine côtoie les paroles de chansons écrites pour le groupe de rock indépendant Red Crayola, dont le style fut souvent qualifié de proto-punk.
La collaboration entre Art & Language et de Red Crayola est fructueuse quant à la production de paroles de chansons. Cet ensemble de textes fera l’objet d’un recueil à paraître en février aux éditions du Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain. Les deux groupes collaborent depuis 1974, et on produit pas moins de six albums, 3 singles, 2 performances, et un opéra. Parfois, les accords et désaccords du rock expérimental font écho à la vie même du groupe et à ses discussions internes entre Etats-Unis et Royaume-Uni.
Mais quelle est vraiment la place et la nature de la musique dans Art & Language ?
Prenant appui sur des œuvres inédites aussi bien que sur des vidéos d’archives, l’exposition « Art & Language : Mascarade » au Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain, s’articule en quatre salles. Comme les allégories dans les tableaux classiques, l’exposition présente la musique dans quatre états : personnifiée, actée, dans son contenu et enfin performée, dans la dernière salle de l’exposition où le public est invité à participer à un karaoké.